1. |
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PAROLES
Nous avons construit des villes
Qu’on peut voir de loin, de haut
Couru, parcouru des milles
Sans se mettre le pied à l’eau
On a brûlé les sorcières
On a enfermé les fous
On a tracé les frontières
Qui nous protègeraient de nous
Tous les braves fonctionnaires
Métro, cogito, dodo
Dans la grande cage en verre
Prisonniers de nos numéros
Et leurs rêves missionnaires
Meurent lentement, cachés
Sous des peaux de mercenaires
Saouls de peur et sous nos papiers
Un jour, un jour, nous serons libres
Bientôt, bientôt, en l’an deux mille et des poussières
Mais aujourd’hui, levons les âmes
Et maintenant, levons nos verres
Credo quia absurdum
Dans le bruit de la misère
On est partout sauf ici
Dans les bras de nos chimères
Nous nous sommes tous endormis
Le présent nous indiffère
Quand il n’est pas défini
Par l’idée qu’on veut s’en faire
À penser, on doute et on suit
Comme un gentil militaire
Feux de poudre plein les yeux
C’est le pion qui fait la guerre
Et le pion se prend au sérieux
Où est Dieu, qui est son père
Le bourreau ou le martyr
Parasites de la Terre
Pour les siècles des siècles à venir
Un jour, un jour, nous serons libres
Bientôt, bientôt, en l’an deux mille et des poussières
Mais aujourd’hui, levons les âmes
Et maintenant, levons nos verres
Credo quia absurdum
Je rêve un jour de m’atteindre
Qu’en attendant de mourir
Ma peur cesse de m’étreindre
Dans d’irraisonnables désirs
Quand je serai ma prière
Je ne voudrai plus vouloir
Qu’un nouvel auxiliaire
Qui fait qu’être est autre qu’avoir
Et je reconnais mes frères
Comme un vieil enfant qui rit
Dans mon cœur qui accélère
L’abandon d’un faux paradis
Bientôt, bientôt…
Mais aujourd’hui, levons les âmes
Et maintenant…
Credo quia absurdum
Moi je cherche la lumière
J’ai déjà des jours heureux
Tu es fou, je suis sorcière
On la cherchera tous les deux
Moi qui cherchais la lumière
Je la trouve dans tes yeux
Et de tous les grands mystères
C’est l’amour qui mène le jeu
Un jour, un jour, nous serons libres
Bientôt, bientôt, en l’an deux mille et des poussières
Mais aujourd’hui, levons les âmes
Et maintenant, levons nos verres
Credo quia absurdum
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2. |
L'Endormi
03:54
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L’Endormi
Retrouvant son doux séjour
Aux plumes de l’oreiller
J’ai trouvé le mien d’amour
Emmêlé, ensommeillé
Un ourson entre deux chaises
Qui voit tout les yeux fermés
Dites au bruit qu’il se taise
Dites à l’eau de chanter
L’endormi déjà qui dort
Et moi, grise de l’épier
Je veux le veiller encore
Qu’il n’échappe à mon aimer
Il ne faut pas qu’il s’éveille
Il rêve peut-être à moi
Mais saurais-je être pareille
Au désir qu’il lui échoit
Je me pends à son oreille
Je me confie à ses yeux
Et j’attends qu’il se réveille
Et je pleure sur tous ses feux
L’endormi est amoureux
Mais de qui, je ne sais guère
Mais de quoi, peut-être un peu
De mes draps, c’est un mystère
Il rayonne comme il pleut
Les eaux d’une année lumière
J’étais seule, nous étions deux
Et à trois, me fit la paire
Il fila dans la misère
Des foulards effilochés
Des bouteilles éphémères
Sur les murs et au plancher
S’endormit sans dire adieu
Sans me dire de me taire
L’endormi fit de son mieux
Pour aimer sans se défaire
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3. |
De la nuit blanche
05:26
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De la nuit blanche
La nuit
La nuit est blanche
Ma vie
Ma vie s’épanche
Sous l’échafaud
De mon pauvre piano
Qui ne s’est pas endormi
Minuit
Demain m’arrive
Depuis
Que je l’esquive
Et tous ces gens
Que j’attends et pourtant
Je m’étais démaquillée
Refrain :
Et je tourne comme un tourniquet
Qui fume son houka, inquiet
La toupie tombe sur la taie
La tête attend sous le loquet
De la nuit blanche
Et je tourne en rond, tourne et tourne en rond
Rêves
Rêves étanches
Tranchent
Tranche par tranche
Passent mes tours
En ce jeu de l’amour
Entre moi et mon nombril
Brisée
Brisée, livide
Lavée
Lavée, avide
De m’endormir
Mais la nuit va finir
Et les oiseaux vont chanter
(Refrain)
Brillant
Brillant dimanche
Entre
D’entre les branches
Court, le temps court
Quand la nuit voit le jour
Il m’est passé sous le nez
(Refrain)
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4. |
Monsieur Eugène
06:21
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Monsieur Eugène
Y a des fous dans la rue
Monsieur Eugène, les as-tu vus?
Toi qu’es du matin jusqu’au soir
Assis derrière ta vitre noire
As-tu hâte à demain
As-tu vu l’ombre de mon chien
De ma fenêtre, qui t’regardait
La regarder
De l’autre côté
D’la rue d’Grand-Pré
‘Y a des trous dans nos vies
Monsieur Eugène, as-tu compris?
Des trous en forme d’entonnoir
Et des tempêtes de miroirs
As-tu hâte au printemps
Toi qui peut voir passer le temps
Sur le trottoir tout enneigé
D’un long hiver
De l’autre côté
D’la rue d’Grand-Pré
‘Y a des sapins ensoleillés
En papier peint, en plein été
Couvrant les murs de ta maison
Du manteau vert de l’illusion
As-tu hâte au dégel
Qu’on puisse décoller les poubelles
De sur l’pavé tout verglacé
Tout à l’envers
De l’autre côté
De ton côté
Monsieur Eugène, comment raconter ton histoire?
Histoire de chasse, histoire de pêche, la mer à boire
Toi, tu les contes et moi je dois seulement y croire
Croire en demain, en mon chemin, en ton espoir
Monsieur Eugène, comment raconter mon histoire?
Je suis enfant de millénaires de mémoire
Je broie du temps sur le balcon de mon bazar
Je n’crois en rien que mon voisin ne puisse voir
Toi qu’es parti là où j’irai
D’où tu vois tout sans rien manquer
Ni la montagne, ni la souris, ni son ennui
‘Y a d’la neige dans ma télé
Monsieur Eugène, peux-tu m’aider?
Donne-moi un peu d’cœur à l’ouvrage
Pour que j’puisse défaire mes bagages
As-tu hâte à quelqu’ chose
Toi qui peux voir pousser des roses
Dans le jardin encore givré du long hiver
De l’autre côté
D’la rue d’Grand-Pré
Y a des fous dans la rue…
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